Le président américain Donald Trump a signé, lundi 24 novembre, un décret enclenchant un processus au terme duquel les branches des Frères musulmans dans certains pays doivent être désignées comme « organisations terroristes étrangères ».
Le texte publié par la Maison Blanche note que les branches des Frères musulmans « au Liban, en Jordanie et en Egypte », le pays où ce mouvement a été fondé, « commettent ou encouragent et soutiennent des campagnes de violence et de déstabilisation qui nuisent à leurs propres régions, à des citoyens américains ou à des intérêts américains ».
C’est au chef de la diplomatie Marco Rubio et au ministre des finances Scott Bessent qu’il reviendrait de mener à bout le processus de désignation. La classification comme « organisation terroriste étrangère » permet, outre la pression politique, de prendre une série de mesures financières et administratives : gel des avoirs, interdiction de transactions, interdiction d’entrée sur le territoire américain, etc.
Israël, allié des Etats-Unis, s’est félicité de cette décision du président Trump : « C’est important, non seulement pour Israël, mais aussi pour les pays arabes voisins qui ont souffert durant des décennies du terrorisme des Frères musulmans », a jugé sur X son ambassadeur auprès des Nations unies, Danny Danon, citant le Liban, l’Egypte et la Jordanie.
La confrérie des Frères musulmans, organisation transnationale implantée dans de nombreux pays, a longtemps été le principal mouvement d’opposition en Egypte malgré des décennies de répression. Aujourd’hui considérée dans le pays comme une organisation « terroriste », elle a été rayée du paysage politique après le bref mandat d’un an (2012-2013) de l’un des leurs, le président d’alors Mohamed Morsi, mort en prison en 2019.
La confrérie porte le projet d’un islam politique conservateur. Le mouvement a été interdit dans plusieurs autres pays, dont l’Arabie saoudite et plus récemment, en avril, la Jordanie. Ce pays a imputé à la confrérie des « activités de nature à déstabiliser le pays », notamment la fabrication et le stockage de roquettes et explosifs. En France, le président Emmanuel Macron a consacré cette année deux conseils de défense et de sécurité nationale à « l’entrisme » des Frères musulmans.