Lors du déplacement d’Emmanuel Macron en Afrique ce début de semaine, le président de la République a été interviewé par RTL. Dans cet entretien diffusé mardi 25 novembre, le chef de l’Etat français a appelé à ne pas être « faible » face à la « menace » de la Russie, qui a « une posture beaucoup plus agressive ».

Alors qu’une nouvelle réunion de la « coalition des volontaires » en soutien de l’Ukraine est prévue mardi en visioconférence, le président de la République, qui y participera, a notamment été interrogé sur le « plan de paix » proposé par les Etats-Unis. « C’est une démarche qui va dans le bon sens, celui de la paix », a considéré Emmanuel Macron. « Mais personne ne peut dire à la place des Ukrainiens quelles concessions territoriales ils sont disposés à faire », a-t-il poursuivi.

Ce qui peut être acceptable pour les Russes « ne veut pas dire que ça l’est pour les Ukrainiens et les Européens », a déclaré M. Macron, affirmant que c’est « aux Européens de décider » comment utiliser les actifs russes gelés, que Donald Trump propose d’investir dans des projets menés par les Etats-Unis pour reconstruire l’Ukraine.

« Ceux qui ont déclenché la guerre, ce sont les Russes, et la seule personne qui ne veut pas la paix, c’est la Russie », a encore déclaré Emmanuel Macron. « Aujourd’hui, ce qu’il faut bien voir, c’est que la Russie mène une confrontation stratégique, qu’on appelle hybride, avec les Européens ». Face à cette menace, « si nous voulons nous protéger, nous Français, ce qui est ma seule obsession, nous devons montrer que nous ne sommes pas faibles avec la puissance qui nous menace le plus », a déclaré le chef de l’Etat, qualifiant la posture de la Russie de « beaucoup plus agressive ».

A la question : « Est-ce que c’est [pour faire] face à ces menaces que vous décidez d’annoncer dans quelques jours un service militaire volontaire (…) ? », Emmanuel Macron a d’abord répondu qu’il ne comptait pas dire aujourd’hui ce qu’il annoncera dans quelques jours. Le président se rendra jeudi sur un site de l’armée de terre à Varces (Isère), au sein de la 27e brigade d’infanterie de montagne, afin d’annoncer un « nouveau cadre pour servir au sein de nos armées » et répondre à l’« envie d’engagement » de la jeunesse.

Le président a toutefois réaffirmé la nécessité de « renforcer le pacte armée-nation » dans un contexte de conflits de plus en plus « hybrides ». Appelant les Français à mieux comprendre le fonctionnement des armées et à s’engager dans la réserve – qu’il juge essentielle pour apporter des compétences et consolider la cohésion nationale –, il a évoqué plusieurs initiatives à venir, dont la transformation du service national universel.

Emmanuel Macron a également tenu à écarter toute « confusion » quant à une supposée intention d’envoyer des jeunes Français en Ukraine : « Ce n’est pas du tout le sens de cette affaire », a-t-il affirmé, rappelant qu’un éventuel déploiement de soldats professionnels français en Ukraine dans le cadre d’une « force de réassurance » internationale n’interviendrait qu’après la signature d’un accord de paix avec la Russie.

Réagissant à la polémique qu’ont provoquée les propos récemment tenus par le chef d’état-major des armées, Emmanuel Macron a dénoncé leur déformation et la sortie de leur contexte, rappelant qu’il les avait déjà clarifiés. Le président a également insisté sur le fait qu’un soldat engagé « assume des sacrifices », mais qu’il serait absurde de laisser croire que l’ensemble de la population serait appelée à en faire autant.

Interrogé pour finir sur la situation politique au Parlement français qui permettrait, ou pas, de tenir le budget des armées – annoncé comme devant augmenter de 3,5 milliards d’euros l’année prochaine –, Emmanuel Macron a dit avoir « bon espoir » que « les forces parlementaires, dont c’est la responsabilité », trouvent un compromis « dans les prochaines semaines » sur le projet de budget, en dépit de son rejet en première lecture à l’Assemblée.

« Si les responsables politiques qui sont au Parlement sont inquiets, plutôt que de commenter leur inquiétude, qu’ils s’occupent de bâtir des compromis pour le pays qu’ils aiment et qu’ils veulent servir, a encore déclaré le chef de l’Etat sur RTL. Nous devons simplement continuer d’avancer et d’être forts en étant capables de trouver des accords. »

Il a par ailleurs assuré que « notre pays est beaucoup plus fort que beaucoup de gens veulent le dire ». « Il est fort militairement parce qu’on a fait des investissements, qu’on a l’armée la plus efficace d’Europe. Il est fort diplomatiquement, la France est écoutée partout en Europe, en Afrique, en Asie. Elle est beaucoup plus forte qu’on ne le dit économiquement. Regardez les derniers chiffres, la moitié de la croissance de la zone euro, c’est la France », a-t-il plaidé.

La croissance du PIB au troisième trimestre a atteint + 0,2 % par rapport au trimestre précédent, avec une accélération à + 0,5 % en France selon Eurostat, l’office des statistiques de l’UE.

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