Plusieurs mois de salaires impayés ou d’indemnités de licenciement à avancer pour une centaine de salariés qualifiés, ça peut faire de très grosses sommes à transférer d’un simple clic. « La première fois que tu valides une avance, ça te donne des sueurs froides ! », confirme Laurence Blanchard. Elle est responsable du centre Ile-de-France-Est de l’AGS, sigle qui désigne le régime de garantie des salaires. « Un mécanisme de solidarité collective trop méconnu alors que c’est un puissant amortisseur social », résume son directeur général, Antonin Blanckaert.
Alors que les défaillances s’annoncent en France à un niveau record (+ 3,8 % sur les trois premiers trimestres par rapport à 2024, qui était déjà au plus haut depuis dix ans), ce fonds de solidarité a une fonction vitale pour les salariés des entreprises en difficulté : il leur verse l’argent que leur doit leur société si elle ne peut plus payer.
Le régime est alimenté par une cotisation obligatoire pour toutes les entreprises (0,25 %). Son conseil d’administration est composé de représentants des organisations patronales. L’AGS a pris son autonomie de l’Unédic en 2024, mais reste liée au pilote de l’assurance-chômage par une convention de gestion.