Partout, d’Oran à Sfax, de Conakry à Agadir, de Tripoli à Dakar, une bande-son résonne. En arabe, en français, en peul, en wolof ou en bambara, des chansons de rap, de raï ou plus traditionnelles, sur fond de kora, évoquent le désir profond de partir loin et de refaire sa vie quelque part en Europe. On les écoute en boucle sur des téléphones fissurés, en faisant tourner la 4G, le wifi et les derniers espoirs d’un ailleurs meilleur.

La musique « brûle » les frontières, comme les harraga (« brûleurs » en arabe) et tous les autres migrants, qui fuient leur pays sans passeport ni visa. Des dizaines d’artistes du Maghreb et d’Afrique subsaharienne – parfois célèbres, comme ElGrande Toto, Soolking ou Sidiki Diabaté, mais plus souvent inconnus du grand public – mettent en musique le ghorba, l’exil en arabe, et le boza, ce cri de victoire lancé à pleins poumons quand les rivages du Vieux Continent apparaissent enfin.

« C’est un hommage à ceux qui traversent, au péril de leur vie, les déserts à pied et les flots de la Méditerranée ou de l’Atlantique en bateau, raconte le rappeur guinéen Mawia 224, 23 ans, qui vient de leur dédier le clip de son dernier morceau, Boza Free, sorti le 17 octobre. C’est nos lettres d’adieu. »

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