Même silencieux, Steve Witkoff parle. Son corps, ses gestes, son regard fuyant disaient une forme d’inconfort. L’envoyé spécial de Donald Trump a pris place, dimanche 30 novembre, autour d’une table de travail à Miami (Floride). Il était l’un des représentants des Etats-Unis recevant une délégation ukrainienne pour discuter du nouveau « plan de paix », ébauche encore incertaine, déjà sujette à des corrections profondes après des échanges avec les Européens, en Suisse, une semaine plus tôt.
Serhiy Kyslytsya, le vice-ministre des affaires étrangères ukrainien, se trouvait notamment face à lui. Il a salué, dans un message sur X, « le grand leadership » de Marco Rubio, le secrétaire d’Etat américain, ainsi que « l’attitude de Jared Kushner [gendre de Donald Trump] et la façon dont il présente une vision ». Le vice-ministre oubliait ainsi de citer le troisième Américain, Steve Witkoff.
Devant les caméras, c’est Marco Rubio qui a pris la parole. Sa présence demeure un rien rassurante pour ceux qui refusent encore de croire à un possible abandon de l’Ukraine par Washington ou bien à un dessein caché : une capitulation imposée pour mieux se repaître d’accords commerciaux avec la Russie. L’objectif n’est pas seulement un arrêt des combats, a souligné Marco Rubio, « mais c’est aussi s’assurer d’une fin de la guerre qui laisserait l’Ukraine souveraine et indépendante, et avec une chance d’avoir une vraie prospérité ».