Anicet Ekane, président d’un petit parti politique rallié à l’opposant Issa Tchiroma Bakary lors de la présidentielle controversée du 12 octobre remportée par Paul Biya, est mort le 1er décembre, en détention, au centre médical de la gendarmerie nationale à Yaoundé. Ses avocats avaient alerté plusieurs fois les autorités sur la dégradation de son état de santé depuis l’arrestation, le 24 octobre à Douala, de cet homme de 74 ans.
Cette disparition ravive les craintes entourant le sort de quelque « 2 000 personnes détenues et interpellées arbitrairement », selon le décompte de Stand up for Cameroon, une organisation de défense des droits humains. Les autorités camerounaises avancent quant à elle le chiffre de 800 arrestations.
Le ministère de la défense, autorité de tutelle de la gendarmerie, rejette toute responsabilité. Selon le capitaine de vaisseau Cyrille Atonfack Guemo, chef de la division communication du ministère, « [Anicet Ekane] qui souffrait de diverses pathologies chroniques (…) était pris en charge de manière appropriée ». L’opposant supportait de très graves faiblesses respiratoires, séquelles de la pandémie de Covid-19 de 2020, grâce à l’utilisation d’un appareil d’oxygénation.