Familles de sang, choisies, recomposées… Le cinéma met cette semaine les liens à l’épreuve. Amin et son cousin Tony sont pris dans les filets d’une star américaine dans le très réussi Mektoub, My Love. Canto Due d’Abdellatif Kechiche tandis que Romane Bohringer part sur les traces d’une mère qu’elle a si peu connue dans Dites-moi que je l’aime, que Goliarda Sapienza se lie avec de jeunes prisonnières qui pourraient être ses filles dans Fuori de Mario Martone et que Camille Cottin se retrouve du jour au lendemain à devoir élever son neveu et sa nièce dans Les enfants vont bien de Nathan Ambrosioni.
Chef-d’œuvre
Sur la route qui mène à ce joyau, on trouve un Abdellatif Kechiche pied au plancher, venu voici dix ans se laver à Sète (Hérault) des règlements de comptes qui – sous les griefs cumulés de la violence au travail, du « male gaze » et de la concupiscence – avaient assombri en 2013 la Palme d’or de La Vie d’Adèle.
Après Canto Uno (2018) et Intermezzo (2019), Mektoub, My Love. Canto Due est le film de toutes les réconciliations. Moins de descentes de reins hypnotiques, plus de réflexion sur le cinéma, pas mal d’humour, d’époustouflants changements de ton, cela sans renoncer à la fièvre sensorielle et à la cruauté légère, soufflant comme le zéphyr, qui font le prix de cette trilogie.