Peut-on se contenter de traiter la santé mentale des femmes de la même manière que celle des hommes ? Alors que la santé mentale, expression qui décrit à la fois un état de bien-être psychique global et une absence de trouble ou de maladie mentale, a été déclarée « grande cause nationale » de 2025 et le restera en 2026, plusieurs initiatives pour mettre en avant l’intérêt d’une approche genrée du sujet ont elles aussi émergé. Une « commission internationale sur la santé mentale des femmes » a vu le jour en octobre dernier en Belgique tandis que se tenaient en France les premiers états généraux de la santé mentale des femmes.
Les chiffres semblent plaider en faveur de telles propositions. Comme le souligne l’OMS, « les femmes sont touchées de manière disproportionnée » par les troubles de santé mentale. Elles représentent dans le monde 53,1 % des personnes atteintes de troubles mentaux, 60,5 % des troubles dépressifs et 62,6 % des troubles de l’anxiété. En France, le constat est identique. Selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), les femmes seraient deux fois plus touchées par la dépression que les hommes. La proportion de femmes souffrant d’épisodes dépressifs caractérisés est également plus marquée (18,2 % contre 12,8 %) et elles sont de loin les premières destinataires de prescriptions de psychotropes (3,81 millions de femmes pour 1,95 million d’hommes, selon les chiffres de l’Assurance-maladie).