C’est une angoisse qui pousse certains à avaler des kilomètres. « Je fais une heure trente de voiture pour me rendre dans une grande surface moins chère », confie ainsi Jonathan, un trentenaire parisien, qui n’a pas souhaité donner son nom. D’autres n’achètent plus que des promotions ou bien se concentrent sur les produits d’entrée de gamme. Face à la montée des prix alimentaires, le « pacte alimentation », qui se délite, est aujourd’hui menacé, selon l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), un think tank indépendant. A savoir, la promesse d’un accès généralisé à une alimentation sûre, abordable et conforme aux préférences des ménages. Dans une note sur le sujet, début novembre, les chercheurs de l’Iddri évoquent même un risque de « mécontentement social » face à ce qui ressemble de plus en plus à une consommation à deux vitesses.

Un diagnostic qui rejoint les inquiétudes exprimées par les économistes de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), en conclusion d’une étude publiée en octobre 2025 portant sur les impacts de l’inflation sur les habitudes des consommateurs. La quête des prix bas ou le fait de se priver de certains produits constituent des comportements « susceptibles de se faire au détriment des produits les plus sains ou de meilleure qualité, et ainsi de créer ou amplifier les inégalités d’accès à une alimentation saine », concluent les deux auteurs, Tristan Loisel et Julie Sixou.

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