Parmi les objets que portait l’homme préhistorique Ötzi, découvert en 1991 dans les Alpes de l’Ötztal, se trouvait un sac-ceinture en cuir empli d’une matière noire qui s’est révélée être de l’amadou. Ce produit à consistance fibreuse, obtenu à partir de chair d’amadouvier, un champignon parasite des arbres, était utilisé au néolithique pour allumer le feu. « Contrairement à une idée reçue, les humains de cette époque ne frappaient pas deux silex l’un contre l’autre pour allumer le feu. Ils avaient recours essentiellement à deux techniques : celle de la friction du bois et celle de la percussion utilisée par Ötzi », explique Hubert Voiry dans son livre 10 champignons qui ont changé la vie des hommes. Il s’agissait pour cette deuxième méthode d’embraser l’amadou avec les étincelles produites par la percussion d’un morceau de disulfure de fer contre une roche dure comme le silex.

En dix courts récits illustrés par ses dessins naïfs, l’auteur parvient à happer le lecteur pour révéler comment les champignons, qu’il s’agisse de l’ergot du seigle, de l’amanite tue-mouches ou encore de la mérule, ont marqué l’histoire de l’humanité. L’ergot du seigle était ainsi à l’origine d’une maladie terrifiante appelée « feu de Saint-Antoine » ou « mal des ardents », associée à des hallucinations et, dans les cas les plus graves, à une gangrène sèche menant à un détachement des extrémités, puis à la mort. Provoquée par un champignon parasite de l’épi de seigle, elle était assimilée au Moyen Age à une punition divine, jusqu’à ce que son origine soit identifiée au XVIIIe siècle.

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