L’Union européenne (UE) a ouvert, jeudi 4 décembre, une nouvelle enquête concernant Meta, la multinationale propriétaire de WhatsApp. Elle concerne une possible infraction aux règles de la concurrence liée à l’intégration de certaines fonctions d’intelligence artificielle (IA) dans l’application de messagerie.

Dans le communiqué annonçant son enquête, la Commission s’appuie sur la dernière version des conditions d’utilisation de « WhatsApp Business », datant d’octobre 2025. Dans celle-ci, on y apprend que les « fournisseurs et développeurs d’intelligence artificielle (…) ont l’interdiction stricte d’accéder ou d’utiliser la solution WhatsApp Business (…) pour rendre accessible leurs technologies ». Cette interdiction sera pleinement en vigueur à partir de janvier 2026.

La Commission européenne explique que cette mise à jour pourrait donc être de nature à « empêcher les fournisseurs tiers d’intelligence artificielle de proposer leurs services » dans « WhatsApp Business ». Ce qui, si ces soupçons étaient confirmés, constituerait un abus de position dominante pour Meta. Selon le Financial Times, l’enquête de l’UE sera conduite selon les règles antitrust classiques, et non dans le cadre du Digital Markets Act.

Les utilisateurs de WhatsApp ont vu, ces derniers mois, apparaître un petit rond bleu et des fonctions avancées pour discuter avec Meta AI, un chatbot s’appuyant sur l’IA générative pour fournir des réponses. Une partie de l’intégration de Meta AI a aussi eu lieu dans les chaînes gérées par des entreprises ou des professionnels. Ils utilisent, pour cela, les solutions « WhatsApp Business », qui leur permettent de lancer ou de gérer des canaux WhatsApp et d’interagir avec leurs clients.

Parmi les services proposés peuvent actuellement figurer des « assistants IA » fonctionnant avec des technologies d’IA générative fournies par d’autres acteurs que Meta. Ce qui permet par exemple aux chaînes « WhatsApp Business » d’intégrer des robots conversationnels pouvant répondre à des questions de clients ou de lancer du support à distance par exemple.

En réaction à l’ouverture de l’enquête, un porte-parole de WhatsApp a déclaré à l’agence Reuters que ces accusations étaient « infondées ». Selon cette même source, les chatbots apparus sur les chaînes « Business » mettent « à rude épreuve [les] systèmes [de WhatsApp], qui n’ont pas été conçus pour les supporter ». « Même ainsi, le secteur de l’IA est très concurrentiel et les gens ont accès aux services de leur choix de multiples manières, y compris via les magasins d’applications, les moteurs de recherche, les services de messagerie électronique, les intégrations partenaires et les systèmes d’exploitation », se défend Meta.

Depuis le mois de juillet, le géant américain des réseaux sociaux faisait déjà l’objet d’une enquête en Italie liée au déploiement général de Meta AI dans WhatsApp, l’autorité de la concurrence italienne estimant qu’il pourrait nuire aux entreprises concurrentes du secteur. Cette enquête a été élargie en novembre afin de déterminer si Meta avait en outre abusé de sa position dominante en bloquant des « chatbots concurrents » sur la plateforme de messagerie.

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