Il aura fallu du temps. Et beaucoup, beaucoup d’argent… Plus de 100 milliards d’euros d’investissements en quinze ans selon un rapport du Haut-Commissariat à la stratégie et au plan. Mais le résultat est visible : dans les rues de San Francisco, de Los Angeles, de Las Vegas, d’Austin, ou dans celles de Wuhan, de Pékin, de Shanghaï, de Shenzhen, les robots-taxis sont presque devenus une banalité. Les automobilistes au volant croisent ces voitures sans chauffeur en n’y prêtant pas attention. Les piétons traversent la rue sans s’inquiéter.

Seuls les touristes s’étonnent encore devant ces voitures vides ou ces robots livreurs qui se faufilent dans la circulation sans encombre. Le rêve de Google Alphabet, avec sa Google Car autonome, devenue Waymo en 2009, est devenu réalité en quinze ans. Celui de ses trois concurrents chinois, lancés entre 2015 et 2017 – Apollo, filiale de Baidu, le Google chinois, et deux start-up, Pony.ai et WeRide –, aura pris moins de dix ans. Bien installés aux Etats-Unis ou en Chine, ces opérateurs débarquent maintenant en Europe, où aucun acteur ne peut rivaliser avec eux. Waymo, qui circule déjà dans cinq villes aux Etats-Unis, a annoncé, le 18 novembre, son arrivée dans cinq autres, ainsi qu’à Londres. « C’est parti », prévient Patrick Pélata, ancien directeur général de Renault, aujourd’hui consultant.

Partout, l’expérience du taxi sans chauffeur est stupéfiante. Les véhicules de Pony.ai sont bien insonorisés pour limiter le stress du passager, assis à l’arrière. La voiture conserve son volant mais il tourne tout seul, le siège du conducteur est vide. Cette Lexus RX, testée par Le Monde à Shanghaï fin avril, est équipée d’une tourelle avec des capteurs sur le toit et plusieurs écrans à l’intérieur, y compris à l’arrière, pour rassurer les occupants en leur permettant de comprendre ce que voit le « cerveau » du véhicule. Il roule à une vitesse normale, double et tourne en souplesse, dépasse les scooters en toute sécurité. Il anticipe les feux qui passent au rouge. Dans les villes chinoises, les voitures sont connectées au système de signalisation à chaque carrefour.

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