« On en vient à se demander si ce bâtiment n’est pas maudit. » La voix de cette salariée du Magasin-CNAC (centre national d’art contemporain), qui a demandé l’anonymat, tremble à plusieurs reprises tout au long de son récit. Les salariés de ce centre d’art de Grenoble, une dizaine au total, se sont mis en grève à plusieurs reprises au mois de novembre pour dénoncer la situation « préoccupante » du lieu, récemment labellisé Centre d’art contemporain d’intérêt national (Cacin), qui accumule les crises et enchaîne les changements de direction.
La directrice actuelle, Céline Kopp, avait pris ses fonctions, en janvier 2022, après de longs mois de fermeture. La précédente directrice, Béatrice Josse, arrivée en mars 2016, était partie avec fracas en mars 2021 sur fond de conflit ouvert avec le conseil d’administration, en désaccord avec ses choix artistiques, et avec la Ville de Grenoble, qui lui refusait des travaux de rénovation. Avant elle encore, Yves Aupetitallot avait été licencié en octobre 2015, avant que la justice ne lui donne raison sur ses accusations de harcèlement moral et ne reconnaisse définitivement son licenciement comme irrégulier, huit ans plus tard.