La préfecture du Doubs a fait savoir, jeudi 4 décembre, qu’une contamination à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) avait été constatée sur trois autres bovins du troupeau abattu lundi dans une ferme, sur fond de vives protestations. Les forces de l’ordre avaient dû faire usage de gaz lacrymogène pour évacuer des centaines de manifestants qui s’étaient rassemblés dans cet élevage de la commune de Pouilley-Français avec l’intention d’empêcher la mise à mort de 83 bovins pourtant vaccinés mais dont l’un avait été testé positif.

Après l’abattage, les services de l’Etat ont repéré « quatre autres bovins » qui présentaient des signes potentiels de la maladie, et des analyses « ont confirmé que trois d’entre eux étaient infectés par la DNC », ajoute la préfecture. Ces résultats révèlent « une infection ancienne de l’élevage et prouvent que le virus de la DNC était déjà présent chez les bovins de cet élevage au moins trois semaines avant le 28 novembre », soit quinze jours environ après leur vaccination. Les bêtes ont ainsi été contaminées « avant l’acquisition de la protection vaccinale », conclut la préfecture.

Des organisations syndicales avait déposé un recours en référé au tribunal administratif de Besançon afin que le cheptel soit épargné. En vain. La cour avait souligné que la vaccination du troupeau avait été faite trop tard pour le prémunir de la DNC et faisait peser un risque sur les élevages des alentours.

Afin de stopper la propagation de cette maladie très contagieuse, transmise par des insectes piqueurs mais qui n’atteint pas l’homme, les autorités ont imposé d’abattre toutes les bêtes d’un troupeau vivant ensemble dès qu’un cas était détecté. La Coordination rurale avait « fermement condamné » l’abattage lundi, jugeant le principe de précaution appliqué par l’Etat « poussé à l’extrême ». Et la Confédération paysanne a lancé jeudi « un appel à la mobilisation sur tout le territoire » contre l’abattage systématique de troupeaux de bovins en cas de DNC, dénonçant une « politique autoritaire et inefficace ».

La ministre de l’agriculture, Annie Genevard, originaire du Doubs, a dit, mercredi, dans un message sur le réseau social X comprendre « l’angoisse et la colère des éleveurs » tout en défendant sa politique sanitaire, qui « a fait ses preuves permettant de lever » les restrictions dans les premières zones touchées, la Savoie, la Haute-Savoie et le Rhône. Elle a rappelé qu’un bovin infecté pouvait mettre trente jours à présenter des symptômes et qu’un animal vacciné commençait à être immunisé au bout de vingt et un jours.

Sur environ 2 700 animaux euthanasiés en France depuis cinq mois, plus de 1 700 l’ont été dans une zone se partageant entre la Haute-Savoie, la Savoie et l’Ain, premier foyer de l’épizootie qui frappe désormais dans les Pyrénées et le Doubs. A la date du 4 décembre, 108 foyers ont été détectés en France, répartis dans sept départements : Savoie (32), Haute-Savoie (44), Ain (3), Rhône (1), Jura (7), Pyrénées-Orientales (20) et Doubs (1), selon le dernier bilan du ministère de l’agriculture.

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