La photo était belle. Le 3 avril 2024, Luca de Meo, alors directeur général de Renault, posait entouré de Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, et de Martin Lundstedt, patron du constructeur de camions Volvo, tout sourire. Ensemble, ils venaient de créer Flexis, présentée comme le « Tesla des utilitaires ». La société, détenue à 45 % par le constructeur automobile français, 45 % par le fabricant de camions suédois et 10 % par le fonds Pulse de l’armateur et logisticien marseillais, a, en effet, pour vocation de lancer une nouvelle gamme de véhicules utilitaires électriques conçus autour d’un ordinateur central, comme les Tesla, les voitures électriques chinoises ou encore les derniers modèles de BMW et de Mercedes.
Figuraient aussi sur l’estrade Philippe Divry et Krishnan Sundararajan, respectivement PDG et directeur technique du projet. Dix-huit mois plus tard, rien ne va plus. Luca de Meo, à l’origine de cette alliance, a quitté Renault pour le groupe de luxe Kering. Le torchon brûle entre les deux industriels actionnaires, au point que la société Flexis a dû se tourner vers le tribunal des affaires économiques de Nanterre pour demander la nomination d’un conciliateur.