C’est un appel à la « prise de conscience institutionnelle » : dans un rapport publié jeudi 4 décembre, la Défenseure des droits souligne l’augmentation des discriminations fondées sur la religion en France et dénonce un phénomène « trop souvent invisibilisé, voire banalisé, sous l’effet de discours stigmatisants visant certaines communautés religieuses ».

En témoigne, est-il rappelé dès l’introduction du rapport, le « pic inquiétant » d’appels au 39 28, le numéro dédié à la lutte contre les discriminations, relevé au moment des élections législatives de 2024, marquées par une forte montée de l’extrême droite – un bond de 53 % entre mai et juin.

La lutte contre ces comportements discriminatoires « n’est pas seulement une exigence juridique », mais « conditionne la préservation de la cohésion sociale », plaide Claire Hédon dans ce document d’une centaine de pages qui s’appuie sur l’enquête « Accès aux droits » menée, entre fin 2024 et début 2025, par l’institut de sondage Ipsos auprès de plus de 5 000 personnes.

Dans cette enquête, 7 % des sondés disent avoir fait l’objet de discriminations fondées sur la religion au cours des cinq dernières années (contre 5 % en 2016). Celles-ci ont affecté « chaque étape de leur vie » et de leur quotidien « à l’école, au travail, dans l’accès au logement, aux commerces, dans la vie associative et sportive… » Le taux monte à 34 % chez les personnes musulmanes ou perçues comme telles (elles étaient 27 % à faire état de discriminations en 2016), contre 4 % pour les citoyens de religion chrétienne (2 % en 2016).

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