On entre dans son exposition comme dans son espace mental. Le processus de création de l’artiste Sara Ouhaddou, qui passe par une manière singulière de collaborer avec les artisans, se décompose sous forme de foisonnantes petites installations, ces « cosmogrammes » qui donnent son titre à l’accrochage à l’Institut des cultures de l’islam (ICI), dynamique centre culturel du quartier parisien de la Goutte-d’Or. Son cheminement, ici exploré en toute intimité, prend la forme d’un retour aux sources.

Tout juste sortie d’Olivier de Serres, l’Ecole nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art (Ensaama), la native du Var a d’abord choisi de travailler pour le merchandising d’une grande marque de cosmétiques afin de se payer le luxe de suivre son intuition : aller (se) chercher du côté de ses origines marocaines et de l’artisanat. « J’avais besoin de comprendre ce qu’est l’artisanat, et pourquoi on le sépare de l’art », précise celle pour qui tout est affaire de transmission.

A l’occasion de deux résidences, elle commence par la céramique, à Marrakech, et la broderie, à Tétouan, avant d’élargir sa quête au tissage, au travail du marbre, du verre et du savon à Marseille. « J’ai pris conscience que j’étais allée vers l’artisanat pour mieux comprendre les échanges entre les gens, les territoires, et aussi pour déconstruire les identités, commente l’artiste. Mon idée de départ, un peu utopiste, est de trouver les leviers pour qu’ils créent autrement que dans la pure répétition du geste. J’essaie d’être ce grain de sable qui enraye le processus pour le faire évoluer. » Entre techniques oubliées ou inédites, elle cherche l’artiste en l’artisan et va aussi loin que la personne veut aller.

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