Drépanocytose : à la découverte d’une maladie génétique pas si rare, mais encore négligée

Jeannette Loutona arrive ce matin de Joigny, dans l’Yonne. Comme tous les mois, son fils de 14 ans, Yohanéli, atteint de drépanocytose, doit recevoir à Paris une transfusion sanguine à l’hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP). Comme tous les mois, il faut faire deux heures de route, s’organiser avec ses collègues aides-soignantes, se loger dans la famille. « Je suis une guerrière », confie-t-elle en souriant. Chloé, la jumelle de Yohanéli, est atteinte de la même maladie génétique, et Jeannette Loutona vient donc bien plus souvent à Necker.

La drépanocytose entraîne la production d’une hémoglobine anormale, qui affecte la forme des globules rouges. Ressemblant à des faucilles, d’où son autre nom, l’anémie falciforme, ils s’agglomèrent dans les vaisseaux sanguins et créent des bouchons. Avec de sérieuses conséquences : anémie, sensibilité aux infections, accidents vasculaires cérébraux (AVC), vieillissement prématuré de tous les organes…

C’est aussi une maladie de la douleur. Celle des crises vaso-occlusives, déclenchées par les agglomérats de globules rouges, est l’une des plus fortes connues. « C’est comme si, à l’intérieur de nous, on avait de tout petits bouts de glace qui râpent dans nos veines », décrit Salimatou B., 33 ans, sous sa couverture chauffante, à l’hôpital de jour pour adultes à Necker. « Cela peut durer cinq minutes ou des jours entiers », ajoute Chloé Loutona. La crise peut entraîner une complication gravissime, parfois mortelle : le syndrome thoracique aigu.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario