Edouard Philippe a annoncé, lundi 8 décembre, sur LCI qu’il recommanderait aux députés de son parti, Horizons, de s’abstenir sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), à la veille d’un vote crucial à l’Assemblée nationale.

« Ce texte ne nous satisfait pas et nous ne pouvons pas le voter », mais « je ne suis pas un artisan du chaos, je ne propose pas de voter contre. Je n’ai jamais voulu que le gouvernement de Sébastien Lecornu tombe », a précisé l’ancien premier ministre, alors que l’adoption de ce texte budgétaire est très incertaine. « Je leur proposerai demain, et ils décideront, de s’abstenir sur le texte tel qu’il est proposé », a-t-il déclaré.

« On ne fera pas voter les députés Horizons pour un texte s’il n’est pas dans l’intérêt des Français, même si c’est un texte de compromis », a ajouté l’ancien premier ministre. « On est à 25, 26 milliards de déficit pour un texte qui commençait à 17, a fait valoir M. Philippe. C’est quand même un peu préoccupant, quand vous pensez à l’avenir de la France. »

L’avenir du premier ministre, Sébastien Lecornu, qui a renoncé à recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte sans vote, pourrait dépendre du scrutin de mardi. Même si la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a jugé qu’une démission « n’aurait pas de sens ».

Outre les socialistes – pour lesquels Boris Vallaud a confirmé au Monde qu’« une quasi-unanimité du groupe socialiste s’est prononcée en faveur d’un vote pour » –, Renaissance, le MoDem et le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires devraient voter majoritairement en faveur du texte. Les « insoumis », les députés du Rassemblement national et leurs alliés de l’Union des droites pour la République devraient voter contre. Les communistes se dirigent vers un vote majoritairement contre. Les voix des écologistes, que le sénateur Yannick Jadot a appelé « au minimum à s’abstenir », ou même des non-inscrits pourraient donc s’avérer cruciales. Tout comme la répartition des voix parmi les députés Les Républicains et Horizons.

Edouard Philippe a estimé que Sébastien Lecornu prenait un « risque » en refusant l’utilisation du 49.3 sur ce texte. « S’il utilisait le 49.3, il se placerait dans une position bien plus simple », mais « c’est sa responsabilité de le faire ou de ne pas le faire », a déclaré M. Philippe. Pour lui, l’utiliser, « ce n’est pas antirépublicain, ce n’est certainement pas antidémocratique ».

Sur LCI, l’ancien premier ministre a également accusé Emmanuel Macron de « défaire », dans son deuxième quinquennat, « tout ce qui a été fait sur des points essentiels » lors de son premier mandat. Candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, le maire du Havre avait déjà suscité un flot de critiques après son appel à une démission « ordonnée » du président et à la tenue d’une élection présidentielle anticipée.

« Je n’ai aucune animosité personnelle ou [aucun] esprit de revanche à l’égard du président de la République », a-t-il précisé sur le plateau de LCI. Il a toutefois accusé le président, avec la dissolution de juin 2024, de s’être « interdit à lui-même de rester la force motrice [du pays] » et d’avoir « transform[é] un pays avec une majorité, qui peut gouverner, en un pays sans aucune majorité, et donc ingouvernable ». « Peut-être qu’il est préférable qu’il en tire les conséquences », a-t-il ajouté.

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