La cour d’appel de Paris a accepté, mercredi 10 décembre, de libérer sous contrôle judiciaire l’intermédiaire Alexandre Djouhri, qui était le dernier prévenu du procès libyen à être encore incarcéré.

L’homme d’affaires franco-algérien de 66 ans, condamné le 25 septembre à six ans d’emprisonnement, avec incarcération immédiate, dans l’affaire du financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, aura notamment pour interdiction de sortir d’Île-de-France, de s’absenter de son domicile entre 8 heures et 20 heures, d’entrer en contact avec ses coprévenus, et il devra remettre à la justice ses passeports et pointer une fois par semaine à la gendarmerie.

La première demande de l’homme d’affaires avait été rejetée début novembre par la cour d’appel, qui avait estimé qu’il présentait un risque de fuite et des garanties de représentation « particulièrement faibles ».

Selon son avocat lors de l’audience, qui s’est tenue lundi, « le tribunal correctionnel indique [dans sa décision sur ce dossier] bien que les faits reprochés à M. Djouhri sont étrangers au volet du financement de la campagne de 2007 ». La justice l’a toutefois condamné à six ans d’emprisonnement et trois millions d’euros d’amende pour avoir été au cœur de schémas financiers complexes impliquant de hauts dirigeants libyens.

L’avocat général, qui avait une nouvelle fois requis son maintien en détention, a estimé que la situation personnelle du prévenu ne devait « pas se limiter à une attestation d’hébergement » et souligné que son patrimoine était « évalué entre 1 et 50 millions d’euros ». Observant qu’il avait les nationalités française et algérienne, et qu’il était résident suisse, le magistrat a estimé que la justice n’aurait pas les moyens d’empêcher son passage en Suisse, et peut-être plus tard en Algérie, un pays avec lequel la coopération judiciaire est compliquée.

Me Bovis a, lui, fait valoir que son client n’avait « aucun lien » avec l’Algérie, où il n’a jamais vécu ni travaillé. Le procès en appel du financement libyen se tiendra du 16 mars au 3 juin à Paris. Au total, 10 personnes, dont Nicolas Sarkozy et deux de ses proches, Claude Guéant et Brice Hortefeux, seront rejugées dans ce dossier.

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