« Bollinger, si c’est un 69, c’est que vous m’attendiez. » Par ces mots d’une grande élégance, Roger Moore, alias James Bond, dès les premières minutes de Moonraker, film de 1979 signé Lewis Gilbert, avec Michael Lonsdale dans le rôle du méchant, scelle l’alliance de la célèbre maison d’Aÿ-Champagne (Marne) avec la famille Broccoli, détentrice de la marque 007. Dans l’une des dernières scènes du film, la bouteille iconique « Special Cuvée » réapparaît alors que la station spatiale pirate explose.
C’est une époque où l’agent secret a souvent la main leste, le sourire ravageur et le propos misogyne. C’est aussi le début d’une collaboration entre l’espion de haut vol et la marque de champagne, soit quarante-six ans de fidélité, Bollinger étant présent dans tous les James Bond à de rares exceptions près, soit une quinzaine de films en partenariat exclusif.
L’histoire commence par une rencontre entre Christian Bizot, à la tête de la maison Bollinger de 1978 à 1994, et le producteur Albert Broccoli, grand amateur des cuvées de la maison d’Aÿ. Aucun contrat n’est signé entre eux, pas d’argent échangé, jure-t-on, mais « une poignée de main », raconte Charles-Armand de Belenet, qui dirige la maison de champagne depuis 2017. Cette dernière a annoncé, en octobre, un partenariat exclusif avec la marque automobile britannique Aston Martin, productrice de la DB5, la voiture mythique de James Bond.