Ni fête ni cortège. Pour marquer le 64e anniversaire de l’indépendance, les Tanzaniens étaient invités, mardi 9 décembre, à « se reposer ». Autrement dit, à rester chez eux. Le pouvoir, débordé par les manifestations qui ont éclaté lors de l’élection présidentielle du 29 octobre, a annulé, cette année, les traditionnelles célébrations, interdit les rassemblements et déployé des forces de l’ordre, notamment à Dar es-Salaam, la capitale économique.
Les rares passants à s’être aventurés dehors ont été immédiatement interceptés et contrôlés. Personne ou presque n’a répondu à l’appel à manifester, lancé par l’opposition. La terreur l’a emporté sur la colère.
La violence qui s’est déchaînée à la fin du mois d’octobre était inédite en Tanzanie, pays d’Afrique de l’Est stable et relativement paisible. Les forces de sécurité ont répondu par des flots de balles au courroux des milliers de manifestants qui protestaient contre le verrouillage du scrutin, dont avaient été exclus les principaux partis d’opposition pour laisser le champ libre à la présidente sortante, Samia Suluhu Hassan.