Venue d’Orient. « Dès que j’en vois, je pense aux estampes japonaises. On ne peut pas parler du chrysanthème sans parler de l’Asie. Là-bas, il symbolise la vie et la longévité. Les Japonais en font même des tisanes anti-âge. »
Sans soucis. « Le chrysanthème n’a que des qualités. Son odeur, d’abord. Très fraîche, très verte. Je ne sais pas si cela a déjà été fait, mais, à chaque fois que je le prépare, je me dis qu’il faudrait reproduire son odeur en parfum. Ensuite, il est sans soucis. Il se plaît partout, se bouture très bien. Au vent, au soleil, à l’ombre. Planté, il n’aime pas avoir les pieds trop humides, mais il peut s’adapter, c’est un résilient. En bouquet, il suffit bien souvent de laisser sa tige continuer à tremper dans le vase pour voir apparaître quelques racines et pouvoir le planter en terre. »
L’esprit vif. « Je les aime en blanc immaculé ou rouge très foncé. Tout seul ou avec un feuillage qui contraste. J’ajoute parfois à un chrysanthème blanc des branches de ginkgo biloba pour un effet jaune et blanc bi goût. Fin novembre, j’ai fait un bouquet de chrysanthèmes spider blancs et de branches de pin. Les deux ont des pétales ou des aiguilles très fins, ensemble c’est très beau. Je suis moins fan de ceux aux couleurs criardes, mais, en les travaillant en masse et en donnant à l’ensemble une forme organique, cela fonctionne. »
Seule en scène. « Même très ouvert, un chrysanthème a encore de l’avenir. Il vieillit très bien en vase et en fin de parcours a quelque chose de théâtral. En bouquet, il faut s’amuser avec les hauteurs parce qu’il prend de la place en s’épanouissant. Si toutes les fleurs sont au même niveau, tout va s’emmêler et on ne verra rien. Ensuite, tous les emplacements sont possibles, y compris dans un petit vase sur une table basse. »
Expression populaire. « Il est encore souvent associé à la fleur de cimetière, mais, en bouquet, on est à mille lieues de la plante taillée en boule et à petites fleurs jaunes que l’on met sur les tombes. Ses tiges peuvent monter à 60 ou 70 centimètres. Il y en a de toutes sortes, de toutes les tailles et de toutes les couleurs, sauf le bleu. C’est un peu comme un dahlia qui durerait quinze jours. A mes clients, je les présente comme des asters de Chine. Et tout le monde l’aime. »