Une soixantaine de tracteurs bleus, verts, rouges bien alignés comme de grosses bêtes, bloquent 300 mètres de l’autoroute A64, à hauteur de Carbonne (Haute-Garonne), à 40 kilomètres au sud de Toulouse, samedi 13 décembre. On a allumé quelques braseros pour se réchauffer. Il y a de la bière, du café chaud et des gâteaux apportés « en soutien » par les gens du coin et les éleveurs qui se relaient, une fois les bêtes nourries et la traite accomplie.
« Il ne faut pas que ce soit une guinguette, mais bien un lieu de résistance », a prévenu Jérôme Bayle, le porte-voix des « ultras de l’A64 ». Cet ancien rugbyman devenu éleveur, qui, il y a dix ans, avait retrouvé son père suicidé dans la cour de sa ferme, a pris la tête de la contestation des éleveurs du Sud-Ouest, lesquels, face à l’épidémie de dermatose nodulaire, contestent aujourd’hui la politique d’abattage systématique de leurs troupeaux en cas d’infection.