Ancien d’Interpol (l’organisation internationale de la police criminelle), passé par les renseignements généraux français et le service sécurité sûreté du ministère de la culture où il avait audité plus de 700 lieux culturels, Stéphane Théfo coulait une retraite quiète et heureuse à Lyon. Mais le vol rocambolesque au Louvre, dimanche 19 octobre, lui a brusquement fait reprendre du service. « On me sollicite de partout, sourit le sexagénaire qui fait dix ans de moins. Ce vol, qui était à la fois astucieux et culotté, a été un électrochoc. » Pas un jour sans qu’un conservateur d’un musée archéologique ou le maire d’une commune rurale inquiet de la protection de son église l’appelle pour des audits ou des formations.

On comprend leur panique : entre septembre et octobre, en France, pas moins de sept établissements culturels ont été visés par des cambriolages. Dans la nuit du 3 au 4 septembre, vol au Musée national Adrien-Dubouché, à Limoges. Deux plats et un vase en porcelaine de Chine, classés Trésors nationaux, dérobés. Montant du butin estimé : 6 millions d’euros.

Dans la nuit du 15 au 16 septembre, le Muséum national d’histoire naturelle, à Paris, est délesté de 6 kilogrammes de pépites d’or. Système d’alarme défaillant. Un préjudice évalué à 600 000 euros. Le Musée Cognacq-Jay, à Paris, où des vitrines furent cassées à la hache en plein jour, et le Musée du Président-Jacques-Chirac, à Sarran (Corrèze), à deux reprises, comptent également parmi les victimes d’une série noire qui révèle des failles parfois béantes de sûreté. « Une bijouterie est mieux protégée qu’un musée qui est une cible éminemment molle, contrairement aux banques ou aux grands joailliers », dit Stéphane Théfo.

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