Alors que les mobilisations d’éleveurs se multiplient du Sud-Ouest au Pas-de-Calais pour protester contre la stratégie brandie par le gouvernement pour lutter contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) se pose la question de possibles alternatives à l’abattage systématique des troupeaux contaminés. Le sujet cristallise toutes les tensions en France, où plus de 3 000 bovins ont été abattus depuis la fin juin ; et un million ont été vaccinés.

La France n’est pourtant pas un cas isolé. En Italie et en Espagne – les deux autres pays européens touchés pour la première fois cette année par le virus –, les autorités ont mis en place des stratégies similaires reposant sur l’abattage systématique dans les élevages abritant une bête malade, le déploiement de la vaccination dans des zones réglementées et la restriction des mouvements d’animaux. La Suisse, qui craint une contamination depuis la France, voisine, a d’ores et déjà mis en place une vaccination préventive.

« Tous les protocoles sont envisageables, mais la question est de savoir quel objectif on poursuit, analyse François Schelcher, professeur de pathologie du bétail à l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse. L’objectif actuel est l’éradication du virus dans les meilleurs délais. Avec un abattage ciblé, nous finirions par nous en débarrasser, mais au bout de combien de temps ? » Un dialogue de sourds semble désormais s’instaurer entre des éleveurs attachés à préserver leurs bêtes et des autorités avançant des arguments commerciaux, avec le soutien de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, syndicat majoritaire avec les Jeunes Agriculteurs.

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