Emmanuel Macron a annoncé, mardi 16 décembre, que l’amende forfaitaire délictuelle (AFD) pour usage de drogues « va passer à 500 euros » contre 200 euros aujourd’hui. « 500 euros, parce qu’il faut taper au portefeuille, parce que ça n’est pas festif de se droguer », a jugé le chef de l’Etat lors d’un échange avec des lecteurs de La Provence, lors d’un déplacement à Marseille.
« J’en ai ras-le-bol d’avoir des jeunes qu’on pleure et dans des quartiers d’avoir d’autres gens qui considèrent que c’est festif d’aller acheter de la drogue », a martelé le président de la République. Il a également annoncé la mise en place de « commissaires de la République pour aider les finances publiques et la justice » à recouvrir les amendes « parce qu’on a des taux de recouvrement qui ne sont pas satisfaisants », a-t-il estimé.
Actuellement, selon le code de santé publique, l’AFD est fixée à 200 euros, un montant qui peut être minoré à 150 euros si celle-ci est payée dans les 15 jours mais majorée à 450 euros si elle n’est pas payée dans les 45 jours.
Toujours sur ce thème, Emmanuel Macron a déclaré vouloir traquer les têtes de réseau qui opèrent à l’étranger. « J’en ferai [des visites] dans les prochains jours, pour aller chercher dans les pays où sont les têtes de réseaux, de la coopération, pour pouvoir saisir leurs biens, pour pouvoir [les] arrêter, nous les restituer », a-t-il ajouté.
Avant ce premier rendez-vous officiel, le chef de l’Etat s’est rendu au cimetière Saint-Henri, dans les quartiers nord, sur la tombe de Mehdi Kessaci. Le petit frère du militant contre le narcotrafic Amine Kessaci a été assassiné de six balles le 13 novembre, à l’âge de 20 ans, en plein Marseille, par des tueurs à motos qui ont réussi à prendre la fuite. L’hypothèse d’un « crime d’intimidation », visant à faire taire son frère est privilégiée.
Le président de la République effectue mardi une visite dans la deuxième ville de France, alors que la lutte contre le narcotrafic, qui gangrène de nombreux quartiers, a été érigée par l’exécutif en priorité nationale, assimilable à la lutte contre le terrorisme.