Un dîner chez les Hasoun, à Angoulême : « Pendant douze ans, j’ai gardé les clés de ma maison à Homs »

Sur la table de la salle à manger des Hasoun sont posés une nappe en papier blanc, un plateau argenté avec des verres à eau, des couverts pour six. Toutti, le chat, tente à plusieurs reprises de s’installer entre les assiettes. Il n’a pas de place attribuée, contrairement au reste de la famille : les parents en bout de table, près de la cuisine, les trois enfants dans le fond, entre la bibliothèque et la baie vitrée. A 19 heures, le duplex est encore baigné de lumière. De la pièce centrale, une terrasse donne sur le parc arboré de la petite résidence. Aucun bruit de circulation ne se fait entendre dans ce quartier calme, à l’ouest du centre d’Angoulême.

Ce soir, les deux filles aînées, Lujain et Tasnim, 21 et 19 ans, ne sont pas là. Elles ont déjà quitté le foyer pour leurs études d’infirmière et de commerce. A table, il y aura donc Jawdat et Rawaa, le père et la mère, Ghufran, 16 ans, Khaled, 14 ans, et Huda, 9 ans, la benjamine. Et un banquet syrien qui pourrait nourrir tout le monde pour deux jours, au bas mot.

Un moutabal, sorte de caviar d’aubergines au tahini yaourt et citron, décoré d’un trait d’huile d’olive et d’herbes fraîches, côtoie un baba ganoush – des aubergines mêlées à d’autres légumes – tout aussi beau, et une salade pleine de couleurs, pour le rayon frais. Du côté des plats de résistance, ce sont un mandi, du riz basmati fumé aux épices recouvert de morceaux de poulet rôti, et des fatayer, des beignets de viande hachée aux oignons, qui sont servis. Autour du repas levantin, de la grenadine et un tube de mayonnaise semblent s’être égarés.

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