Un total de 750 000 bovins seront vaccinés contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) de la manière « la plus rapide possible », a annoncé, mardi 16 décembre, la ministre de l’agriculture, Annie Genevard. La vaccination s’effectuera dans les départements où se trouvent les foyers d’épidémie (Ariège, Aude, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Orientales) ainsi que dans ceux intégrés au cordon sanitaire (Gers, Hérault, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Tarn).

« Dans les semaines qui viennent, il faut que l’intégralité de [ce] cheptel soit vacciné et nous nous y employons », a ajouté la ministre de l’agriculture, à la sortie d’une réunion de crise à Matignon, en précisant notamment que les troupeaux des « 1 000 exploitations de l’Ariège » seront « intégralement vaccinés » d’ici à la fin de l’année.

« Mais pour ça, il faut absolument qu’on ait les doses de vaccins disponibles et qu’on arrête de courir après les doses comme on est en train de le vivre en ce moment », a prévenu Yohann Barbe, président de la Fédération nationale des producteurs de lait.

Dans la journée, Sébastien Lecornu a tenté de rassurer les éleveurs très mobilisés dans le Sud-Ouest contre la gestion gouvernementale de la DNC, en promettant d’« accélérer » la vaccination. « Et pour cela, on a besoin de doses, on a besoin de lever un certain nombre de freins logistiques », a affirmé le premier ministre devant l’Assemblée nationale, en annonçant la mobilisation des vétérinaires de l’armée. Dans un communiqué, le gouvernement a ajouté que les vétérinaires à la retraite, volontaires, pourront aussi y participer, ainsi que les élèves vétérinaires.

Le chef de gouvernement a insisté sur la nécessité de rendre disponibles les doses de vaccin « au plus près » des élevages. Pour cela, le gouvernement assure que le stock de 500 000 doses est déjà en cours d’acheminement auprès des cabinets vétérinaires des départements concernés. Les premières vaccinations ont déjà été réalisées en Ariège, dans les Hautes-Pyrénées et dans les Pyrénées-Orientales, poursuit le communiqué.

« Une nouvelle commande de doses vaccinales supplémentaires a été réalisée la semaine dernière et est en cours de conditionnement aux Pays-Bas. Une première livraison de 400 000 doses sera acheminée sur place par la mobilisation des logisticiens des armées et de la sécurité civile dès le 18 décembre », détaille le texte.

Enfin, le gouvernement a décidé d’activer un fonds de plus de 10 millions d’euros destiné à assurer un soutien direct aux petits élevages des zones touchées. Il sera complété par un mécanisme d’exonération des charges fiscales et sociales.

Au total, 113 foyers de DNC ont été recensés en France, depuis l’apparition de la maladie, en juin en Savoie. A ce jour, « il n’y a plus de foyers infectieux », a assuré la ministre de l’agriculture. Plus de 3 300 bêtes ont été abattues sur un cheptel national bovin de quelque 16 millions de têtes.

Sébastien Lecornu a par ailleurs dénoncé, lors des questions au gouvernement, l’« amalgame » qui a pu être fait entre les éleveurs « et 40 à 50 militants de l’ultragauche (…) venus s’immiscer » dans leurs manifestations avec « des armes par destination ». « Il n’y a pas de place pour cette violence », a-t-il lancé en direction des députés de La France insoumise.

Au lendemain d’une visite en Occitanie d’Annie Genevard, la mobilisation des agriculteurs ne retombait pas, au septième jour de suite, avec plusieurs axes routiers et ferroviaires bloqués dans le Sud-Ouest. Une partie des agriculteurs, surtout de la Coordination rurale, proche de l’extrême droite, et de la Confédération paysanne, classée à gauche, conteste la stratégie d’abattage systématique d’un troupeau de bovins dès la détection d’un cas.

« Il n’y a pas grand-chose qui a changé », a déclaré Jérôme Bayle, figure du mouvement agricole de 2024, sur BFM-TV. « On s’oppose fermement à l’abattage total du moment qu’on a vacciné », a-t-il souligné depuis un point de blocage de l’A64.

Le premier ministre recevra vendredi les différents syndicats agricoles, dont certains critiquent la gestion de cette maladie et sont aussi indignés par la perspective d’une signature du traité de libre-échange entre l’Union européenne et les pays latino-américains du Mercosur.

La FNSEA, premier syndicat agricole, a appelé à manifester à Bruxelles jeudi à l’occasion du sommet des chefs d’Etat européens invités à valider l’accord. Emmanuel Macron, qui a demandé un report à 2026 du vote prévu à Bruxelles, a redit lundi soir aux dirigeants de l’UE, lors d’un déplacement à Berlin pour des échanges sur l’Ukraine, son opposition à la signature de l’accord.

Et le Sénat a voté mardi une résolution invitant le gouvernement français à saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour « faire barrage » à l’accord de libre-échange, accusant Bruxelles de « contourner les Parlements nationaux ».

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