Les experts en communication politique ont fait ce constat de longue date : le trumpisme est une langue dépouillée et décousue, qui trouve son efficacité dans la répétition. L’un des mots favoris du président américain est « hoax » ou canular. L’ingérence russe à son profit, dans la campagne présidentielle de 2016 ? « Hoax. » Ses inculpations judiciaires en 2023 ? « Hoax. » Le réchauffement climatique ? « Hoax. » Mais cette façon de disqualifier une réalité gênante, en incriminant les démocrates, provoque à présent une crise dans son propre camp. Car Donald Trump emploie aussi ce terme au sujet d’un thème central du débat public américain avant les élections de mi-mandat (midterms), à l’automne 2026 : « affordability ». Autrement dit, ce qui est abordable. Le coût de la vie.
Lors d’une allocution à la télévision, mercredi 17 décembre, Donald Trump a fini par aborder ce sujet. « L’inflation est arrêtée », a-t-il dit. Elle atteint 2,7 % sur un an en novembre, en légère baisse par rapport au chiffre de 3 % enregistré en janvier, lors de l’arrivée du magnat à la Maison Blanche. Dans son discours empreint de colère, Donald Trump a fait reposer tous les maux américains sur les seules épaules de Joe Biden. Le milliardaire, qui prétend récrire les termes du commerce international grâce aux droits de douane, déjouant pour l’heure les prévisions de récession, et brandit un chiffre invérifiable de 18 000 milliards de dollars (15 000 milliards d’euros) d’investissements promis aux Etats-Unis, voit sa crédibilité chuter dans les sondages.