« Je peux marcher dans la rue avec un appareil photo sans me faire arrêter » : une année en Syrie racontée par Laurence Geai, photographe

L’annonce est tombée un dimanche : Bachar Al-Assad, despote sanguinaire au pouvoir en Syrie depuis vingt-quatre ans, s’est enfui dans la nuit du 7 au 8 décembre 2024, chassé par une coalition de rebelles conduite par le groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTC). Le lendemain, la photographe de presse Laurence Geai s’envolait pour couvrir cette bascule historique. Installée depuis l’été à Jérusalem, elle s’est rendue en Syrie à trois reprises cette année.

Je suis allée en Syrie pour la première fois en 2013 [deux ans après le début de la guerre civile]. Je me lançais tout juste en tant que photographe, tout était nouveau. Je me suis rendue du côté des rebelles près d’Alep, à la frontière turque, dans le cadre d’une mission humanitaire avec un médecin français qui faisait des formations à la médecine de guerre aux personnels locaux. J’y suis retournée en 2014, cette fois-ci à Alep, mais le lieu était régulièrement bombardé par le régime, c’était très difficile de travailler.

Après ça, j’ai dû cesser mes reportages avec les rebelles, car il y avait beaucoup de kidnappings par l’Etat islamique (EI) de journalistes et d’humanitaires. Je suis ensuite allée dans le Rojava, notamment à Kobané et Rakka, jusqu’à la chute de l’EI, que j’ai couverte dans le dernier bastion qu’ils tenaient à Baghouz en 2019. J’ai documenté l’après dans ces régions, notamment l’opération « Source de paix » [l’offensive turque contre les Kurdes], mais aussi les prisons et les camps où étaient détenus les membres supposés de l’EI et leurs familles, puis la lente reconstruction de Rakka…

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