En se contorsionnant, Lounes Azzoun, 21 ans, fines lunettes et air espiègle, montre un petit espace sombre sous les escaliers d’un bâtiment de l’université McGill : on y distingue quelques tapis de prière disposés au sol. « Quand notre lieu de rassemblement principal est plein, ce qui est souvent le cas, c’est ici que je viens prier, témoigne l’étudiant en informatique, qui se recueille plusieurs fois par jour dans l’enceinte de l’établissement montréalais. Dans notre local, on ne dérange personne, c’est discret, mais, visiblement, pour le gouvernement, c’est déjà trop. »

Cet espace, comme tous les lieux de prière à l’université, risque de disparaître. Le 27 novembre, le gouvernement du Québec a déposé un projet de loi, qui prévoit la fermeture des locaux de prière dans les institutions publiques, sauf exception, dès l’automne 2026. Le texte entend aussi interdire le port de signes religieux au personnel des crèches publiques et d’une partie des garderies et écoles privées, de même que la fin graduelle des subventions publiques accordées aux écoles privées religieuses qui sélectionnent les élèves et les membres du personnel en fonction de leur appartenance religieuse ou transmettent des contenus religieux dans le cadre de l’enseignement. Enfin, selon le texte, les rassemblements à caractère religieux dans l’espace public ne seraient plus tolérés qu’à titre exceptionnel.

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