La FNSEA, les Jeunes agriculteurs, la Coordination rurale et la Confédération paysanne vont être reçus, mardi 23 décembre à 16 h 30, par Emmanuel Macron à l’Elysée sur l’accord UE-Mercosur, ont annoncé les différents syndicats à l’Agence France-Presse (AFP). « Le message de la FNSEA au président de la République restera inchangé, ferme et clair : Mercosur = NON », a dit le syndicat dominant dans une déclaration à l’AFP, une position qui fait l’unanimité au sein du monde agricole français malgré des disparités entre les organisations syndicales.

En parallèle, la mobilisation agricole se maintient sur les derniers barrages à l’approche de Noël, onze jours après le début du mouvement dans le Sud-Ouest.

A Carbonne, au sud de Toulouse, le barrage sur l’A64 a des allures de marché de Noël, avec ses sapins et ses guirlandes lumineuses accrochées aux barnums. En guise de décorations, les sapins arborent des cartouches vides de lacrymo, ramassées, selon les éleveurs aux Bordes-sur-Arize, à la ferme ariégeoise où l’abattage de plus de 200 vaches après la découverte d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) a mis le feu aux poudres, mi-décembre.

« Ici, les gens peuvent exprimer leur mal-être », confie Jérôme Bayle, figure de la mobilisation agricole de janvier-février 2024. C’est le cas d’un agriculteur de 55 ans qui vient chaque jour. « Lui, il s’est mis à pleurer, en disant “Sans le barrage, la mobilisation, j’aurais fait une connerie avant Noël et je n’aurais pas vu Noël” », relate M. Bayle.

Les éleveurs réclament toujours l’arrêt de l’abattage systématique des troupeaux lorsqu’un cas de DNC est signalé et le rejet de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur. Ils jurent qu’ils passeront Noël sur l’A64 s’ils n’ont pas gain de cause. Trois prêtres ont même proposé d’y célébrer une messe mercredi soir, selon un responsable agricole de Haute-Garonne.

Le week-end dernier, c’est un DJ qui a posé ses platines au barrage de Cestas (Gironde) sur l’A63, au sud de Bordeaux, où une fête a été organisée. « Les sympathisants passent, donc ça remonte le moral des troupes », affirme le coprésident de la Coordination rurale de Gironde, Ludovic Ducloux. « Le côté festif, ça permet de durer plus longtemps. Mais pas tous les soirs non plus. Il ne faut pas qu’il y ait de débordements et que ça reste bon enfant », résume à l’Agence France-Presse (AFP) le porte-parole de la CR33, Jean-Paul Ayres.

A l’image de leurs confrères de Carbonne, de Cestas ou encore de Baraqueville (Aveyron), les agriculteurs qui bloquent l’A64 à Briscous (Pyrénées-Atlantiques) sont prêts à sacrifier le réveillon pour obtenir satisfaction, convaincus pour beaucoup que rien ou presque n’a changé depuis leur mobilisation de l’hiver 2024.

« Si on commence à lâcher maintenant pour les fêtes de fin d’année, ils vont croire qu’on est faibles. Là, on y va vraiment jusqu’au bout. On reste là, et on persiste », avertit Maxime Terrien, chauffeur dans les travaux publics de 25 ans qui accompagne les agriculteurs en colère depuis le premier jour. Comme lui, plusieurs dizaines de citoyens se relaient sur le barrage pour permettre aux agriculteurs de souffler et de s’occuper de leur ferme. « Il y a des gens qui ne sont pas du monde agricole. Ils s’occupent de faire les repas », expose Xan Michelema, petit-fils d’agriculteurs de 20 ans, qui dort sur le barrage depuis onze jours.

« Il y a beaucoup de soutien, notamment sur les réseaux sociaux », souligne Camille Fosse, sandwich de saucisse à la main, alors qu’un convoi d’agriculteurs a fait doubler le nombre de tracteurs sur le barrage, lundi. L’ouvrière agricole de 21 ans travaille pour cinq fermes à Saint-Palais (Pyrénées-Atlantiques), à quarante kilomètres du barrage. « Mes patrons m’ont dit : “Tu ne viens pas travailler aujourd’hui, mais tu vas nous représenter sur le barrage.” »

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario