De 1944 à 1984, le quotidien des Noirs américains capturé par des photographes de quartier

Dans la ville de Kingston, à équidistance de Manhattan et d’Albany (la capitale de l’Etat de New York), se trouve une longue friche industrielle en brique rouge. Les derniers étages de cette ancienne fabrique à cigare de G. W. Van Slyke & Co, datant de 1907, offrent, de la vallée de l’Hudson, un aperçu des Catskills, reliefs de la chaîne des Appalaches culminant à l’horizon, à 1 200 mètres d’altitude.

C’est là que s’est installé, en janvier 2025, le CPW, précédemment connu sous le nom de Center for Photography at Woodstock, bourgade au célébrissime passé hippie, située à une vingtaine de kilomètres.

A la fois centre de formation et musée, cette institution a vu le jour en 1977 et s’est assignée pour mission de développer et de promouvoir la photographie contemporaine. Elle abrite actuellement une exposition remarquable sur la communauté noire états-unienne, tirée des archives africano-américaines du Texas constituées voilà trente ans par l’écrivain et cinéaste Alan Govenar et l’artiste et philanthrope Kaleta Doolin. Un fonds inestimable de 60 000 photos, dont les plus anciennes remontent aux années 1870. Fêtes de famille, célébrations religieuses, rassemblements politiques, bals champêtres, concours de beauté, photographies scolaires, rodéos…

Kinship & Community (« parenté et communauté ») se penche sur une tranche de l’histoire du pays dont le temps a dispersé ou détruit l’essentiel des témoignages et souvenirs. Des images rares en noir et blanc, prises exclusivement par des photographes noirs entre 1944 et 1984, en milieu urbain ou rural, qui font surgir des scènes d’autant plus signifiantes que, au même moment, les Etats-Unis vivaient les heures les plus décisives du mouvement des droits civiques.

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