La neige de la nuit accroche aux crampons. En ce 5 décembre, au sommet du Puy-de-Dôme, à 1 465 mètres, un manteau blanc recouvre les paraboles et les sondes qui scrutent le ciel. Tant pis pour l’habituelle vue à 360° sur les volcans du Massif central où « chaque petit sommet est un puy et chaque puy, un volcan », s’amuse Nicolas Cluzel, ingénieur de recherche au CNRS. Avec Mickaël Laumonier, maître de conférences à l’Observatoire de physique du globe de Clermont-Ferrand (UCA) et chercheur en pétrologie expérimentale au Laboratoire Magma et Volcans (LMV), ils contournent les instruments de mesures atmosphériques et se dirigent vers un dispositif orienté, lui, vers le centre de la terre.
Là, sous le petit musée qui retrace la présence romaine au sommet, les voilà face à MN08, un capteur – appelé géophone – qui révèle en temps réel ce qui se passe sous le volcan du Puy-de-Dôme. Depuis 2023 et jusqu’en 2027, la station transmet les moindres vibrations enregistrées sous ce sommet proche de Clermont-Ferrand, dont la dernière activité éruptive remonte à environ dix mille sept cent ans. « Le géophone est sensible aux très faibles mouvements du sol. Il est relié à un caisson étanche renfermant un numériseur — qui convertit les vibrations en signaux électriques — et un modem connecté à une antenne 4 G, transmettant les données en direct », explique l’ingénieur qui est aussi docteur en pétrologie.