Sa visite, le 29 novembre, dans la capitale de facto du Soudan n’a rien d’anodin, car le très autoritaire Isaias Afwerki ne se déplace à l’étranger qu’en de rares occasions. Officiellement, il n’a été question que du « renforcement de la coopération conjointe », mais la venue du président érythréen à Port-Soudan constitue un indice supplémentaire de l’implication de son pays aux côtés des forces armées soudanaises du général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, opposées aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Au fur et à mesure que s’étend cette guerre totale, lancée en avril 2023, l’Erythrée s’est imposée comme un allié-clé de l’armée soudanaise. Cameron Hudson, ancien membre de la CIA et analyste au Centre d’études stratégiques et internationales, à Washington, parle d’une « alliance opérationnelle » entre deux régimes « qui ont les mêmes ennemis dans la région et qui comptent l’un sur l’autre pour leur survie ».

Ce pacte de sécurité a été mis à l’épreuve lors de la série de frappes de drones menées pendant six jours, en mai, par les FSR sur Port-Soudan, visant l’aéroport et les bases militaires d’une armée soudanaise prise de court. Le général Al-Bourhane a alors tiré profit de son alliance avec les autorités érythréennes en transférant temporairement ses avions de chasse Mig, certains drones ainsi que son avion présidentiel à l’aéroport d’Asmara. Une marque de confiance envers ce partenaire de premier plan.

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