Les études de l’Institut Reuters font toujours beaucoup parler dans les rédactions : année après année, on y constate la place grandissante accordée par les Français aux créateurs de contenus. En 2024, YouTube représentait déjà la première source d’information vidéo pour 23 % des 18-24 ans, et 25 % des 35-44 ans. Et en 2025, 22 % des moins de 35 ans déclarent consulter les contenus d’« HugoDécrypte » pour s’informer.
Le youtubeur star et son homologue Gaspard G sont célébrés par YouTube comme des modèles à suivre, ce dernier venant même de nouer un partenariat avec TF1. Et pourtant, aucun ne revendique l’étiquette de « journaliste ». Un succès populaire et une ambiguïté statutaire qui illustrent les débats déontologiques et économiques au sein de ce que Justine Ryst, directrice de YouTube France, appelle la « “Next Gen News” française ».
Dans un récent sondage de l’Union des métiers de l’influence et de la création de contenus (UMICC), 25 % des 569 créateurs de contenu interrogés se reconnaissent dans le métier de journaliste, alors même que leur place est encore débattue dans les médias traditionnels.
La carte de presse, qui s’obtient auprès de la Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels (CCIJP), revêt pour certains un caractère de reconnaissance symbolique. Gaspard G aime rappeler qu’il travaille avec des journalistes détenteurs du précieux sésame, et Hugo Travers (« HugoDécrypte ») a pu l’obtenir pour l’intégralité des 16 journalistes qui composent sa rédaction.