A la terrasse d’un café parisien, il pose son casque de vélo et se met à table. Eau gazeuse et débit sautillant. L’instituteur retraité de 65 ans, marié, un enfant, est venu parler de sa grand-mère paternelle, Odette. Lui l’a toujours connue concierge à Paris. Il a découvert tardivement qu’elle y était arrivée dans d’étranges circonstances.

Jusque dans les années 1950, l’histoire de la famille s’écrivait depuis des siècles en Mayenne. Philippe s’est très peu rendu dans ce département de l’ouest de la France, il n’y a pas d’attache, ni maison ni proche. Pourtant, il fut un temps où son nom était assez connu dans le bourg de C. : son grand-père était le seul garagiste à la ronde et, avant lui, l’arrière-grand-père était maréchal-ferrant. « Plus tard, avec mes sœurs et mon frère, on a reproché à mes parents de ne pas nous avoir donné un ancrage sur la terre de nos ancêtres », remarque Philippe.

Quand il est né, ses parents étaient installés à Nantes. Ils vont ensuite déménager au gré des affectations de son père, Michel, officier de marine. Jusqu’à ses 8 ans, Philippe habite en Bretagne, et, en 1968, le père est muté à Paris. C’est à ce moment-là qu’intervient le rapprochement avec les grands-parents paternels. Les petits-enfants les connaissent à peine. Philippe se souvient de sa grand-mère Odette comme d’une petite dame mince, brune, au visage affûté, qui prenait de la place, car elle parlait beaucoup. « On m’a toujours dit qu’elle était une méchante femme ; moi, elle m’a toujours plutôt bien aimé. »

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