Guerre en Ukraine : « Comment accepter cette paix quand on a perdu sa femme et ses enfants, tués dans leurs lits par des missiles ? »

Kyiv, le 25 décembre 2025

Chères lectrices, chers lecteurs,

Depuis quatre semaines, je récupère d’une pneumonie qui a bouleversé mon quotidien et me laisse bien affaiblie. Les coupures d’électricité quotidiennes n’arrangent rien. Chaque jour, je me lève à 5 heures pour planifier ma journée, travailler mes cours, préparer à manger et lancer une machine à laver, si c’est possible, bien sûr. Nous avons seulement trois à quatre heures de courant par jour et quelques autres la nuit. Il s’agit de restrictions pour économiser notre énergie, à l’échelle de la ville et du pays car les russes [Olga et Sasha ont décidé de ne pas mettre de majuscule à russe, russie et poutine] ont détruit une partie des centrales, notamment celles qui distribuent l’électricité.

Chaque soir, on est tenu au courant des horaires de coupures du lendemain grâce à différentes sources : le site de la compagnie énergétique DTEK et l’application municipale Kyiv Tsyfrovy (« Kyiv numérique ») – celle qui nous informe aussi des alertes aériennes. On consulte une sorte de tableau horaire dont les cases sombres indiquent le temps de coupure, et les blanches les moments où l’électricité sera disponible. C’est une loterie organisée.

Nous espérons toujours avoir du courant le matin, pour préparer le petit déjeuner, et le soir – qui reste le moment le plus difficile à vivre dans le noir. Quand c’est le cas, on se sent vraiment chanceux ! Sinon, on supporte les longues heures de coupure grâce à deux Ecoflow, des stations électriques portables qui nous permettent au moins d’éclairer le salon, de brancher nos téléphones et ordinateurs. Pour les repas, la plupart du temps, nous utilisons notre petite plaque à gaz.

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