Fin du cauchemar pour le XV de France, qui a chuté devant l’Argentine (25-33), samedi 13 juillet, à Buenos Aires, dernier épisode d’une tournée estivale qui a viré au drame avec l’inculpation pour viol de deux joueurs et l’exclusion d’un autre après des propos racistes.
Les deux victoires en Amérique du Sud, d’abord face à l’Argentine (28-13) puis en Uruguay (43-28), sont en effet passées au second plan alors que les Français ont sans doute vécu l’une des pires semaines de l’histoire du rugby tricolore. Le deuxième-ligne de Pau Hugo Auradou (20 ans, une sélection) et le troisième-ligne de La Rochelle Oscar Jegou (21 ans, une sélection) ont ainsi été inculpés, vendredi, de viol aggravé, commis en réunion.
Les deux hommes « resteront en détention » au moins une dizaine de jours pendant l’étude de la demande de placement en résidence surveillée déposée par la défense, a précisé le parquet de Mendoza, où se seraient déroulés les faits dénoncés. Leur avocat assure qu’« il n’y a pas de danger de fuite ».
Quelques jours plus tôt, l’arrière de Toulon Melvyn Jaminet (25 ans, vingt sélections) avait été écarté du groupe France après des propos racistes tenus dans une vidéo publiée dimanche et dont il s’est dit « honteux ». Entre « sidération » et « cataclysme », selon les mots du sélectionneur Fabien Galthié, visiblement affecté par une séquence « très difficile », les Bleus ont pourtant répondu présent avant de craquer face à l’expérience argentine.
Ils ont certes inscrit trois essais, par le capitaine Baptiste Serin (10e), le centre Emilien Gailleton (46e) et l’ailier Théo Attissogbe (50e), mais c’est insuffisant face aux cinq marqués par les Pumas. Trop indisciplinés (onze pénalités concédées), les Français ont justement été sanctionnés de deux essais du pilier Thomas Gallo (58e, 65e) alors qu’ils évoluaient à quatorze après le carton jaune reçu par le pilier Georges-Henri Colombe (57e).
La jeune garde bleue était venue pour apprendre, avait assuré Fabien Galthié avant de décoller. Face à des Argentins aussi expérimentés que revanchards, les Bleus (25 ans et sept sélections de moyenne au coup d’envoi) sont venus, ont vu et ont été vaincus après avoir démontré tout leur courage.
Au sortir de cette tournée cauchemardesque sur le plan extra-sportif, le staff français peut tout de même s’appuyer sur quelques bonnes nouvelles côté terrain.
Le pilier de La Rochelle Georges-Henri Colombe a démontré que l’on pouvait compter sur lui à droite de la mêlée, derrière son partenaire Uini Atonio ; l’ailier de Pau Théo Attissogbe a fait parler ses jambes avec trois essais pour ses premières capes ; le centre de Toulon Antoine Frisch a étalé toutes ses qualités offensives et défensives ; le talonneur de Castres Gaëtan Barlot a été conquérant, tout comme le troisième-ligne de Montpellier Lenni Nouchi. Enfin, le demi de mêlée Baptiste Serin a prouvé qu’il méritait un meilleur statut au sein du groupe France.