A 17 ans, Louise (les prénoms des mineures ont été modifiés) vit en Normandie, est déscolarisée, passe son brevet d’animatrice et beaucoup de temps sur les réseaux sociaux. Elle s’y fait des copains : il y a Selma, qui habite dans le Sud-Ouest, qu’elle n’a jamais rencontrée, mais c’est sa « meilleure amie des réseaux ». Et ce jeune homme étrange au pseudo éloquent, « Bloodscary », dont les deux adolescentes ne savent pas grand-chose, hormis son profond tropisme pour la violence. Elles ne connaissent même pas son prénom, il dit d’abord s’appeler Olivier, puis Johan, avoir 21, 23 ans, vivre dans les environs de Nîmes ou de Nice, à côté d’une forêt, et avoir une dizaine de frères et sœurs.
En 2024 déjà, Bloodscary publiait des contenus inquiétants sur TikTok. Sur fond d’images extraites de mangas, il rédige des textes gravement misogynes : « tu dînes avec tes sœurs et tes cousines, tu es le seul garçon entouré de ces salopes (…) les femmes sont tellement malsaines c’est la créature la plus malfaisante ».