L’été, la plupart des adolescents profitent des colonies de vacances – notamment – pour expérimenter une première vie loin du cocon familial. Lamine Yamal n’est pas un jeune homme comme les autres. A 17 ans – il les a fêtés samedi 13 juillet –, il vit pourtant depuis plusieurs semaines en communauté, avec ses copains de la sélection espagnole, dans un camp de base à Donaueschingen (Bade-Wurtemberg), dans le sud-ouest de l’Allemagne. Pas de bal en clôture de cette aventure, mais une dernière danse à Berlin, en finale de l’Euro 2024 contre l’Angleterre, dimanche 14 juillet (21 heures).
Pour prolonger ses colonies de vacances à lui, Lamine Yamal a inscrit un but splendide contre la France en demi-finales (2-1) et tous les Français ont découvert sur leurs écrans le visage de leur bourreau. Des traits juvéniles, des bagues métalliques aux dents, il devenait, à 16 ans et 362 jours, le plus jeune joueur à marquer dans une Coupe du monde ou un Euro.
L’Espagne, elle, n’en est plus au stade des présentations. Le pays a adopté celui qu’il surnomme affectueusement « Lamine », qui fait l’unanimité depuis plusieurs mois. Au point qu’en mars, lors d’un match amical face au Brésil, le joueur du FC Barcelone avait reçu une ovation du stade Santiago Bernabéu, l’enceinte du grand rival du club catalan, le Real Madrid.
Lamine Yamal est synonyme de précocité et le joueur fait tomber de nombreux records – il serait chronophage de tous les citer – depuis sa première convocation dans l’équipe du Barça, en avril 2023, à seulement 15 ans et 290 jours. « Il peut marquer une époque », disait alors de lui Xavi, l’entraîneur du club catalan, qui ne s’imaginait sans doute pas que son joueur le ferait aussi promptement.
Meilleur passeur de l’Euro (trois passes décisives), l’ailier espagnol sera certainement élu meilleur jeune du tournoi… voire meilleur joueur tout court en cas de succès de la Roja en finale. Doté d’une grande intelligence de jeu, le Catalan est surtout un dribbleur-né. Le football « est un jeu très psychologique, dès que j’échappe une fois au latéral, il a encore plus peur », décrit-il, au micro de la Cadena Cope, le 18 juin.
Malgré son très jeune âge, Lamine Yamal a conquis Luis de la Fuente. Le sélectionneur espagnol, catholique pratiquant, considérait au début de la compétition que le talent de son joueur est « presque un don de Dieu ». Il est surtout une aubaine pour le technicien de la Roja, qui s’est servi des qualités du jeune homme de 17 ans – et de celles de son pendant à gauche, Nico Williams – pour amorcer la transition du jeu espagnol vers plus de verticalité, de déséquilibres et moins de possession.