Officiellement, rien n’est encore tranché. Mais à Bercy, les responsables ne le cachent pas : le Trésor public se prépare à la disparition des chèques, et envisage à moyen terme de ne plus les accepter. « Il n’y a pas de date arrêtée », assure au Monde la directrice générale des finances publiques, Amélie Verdier. Mais « une réflexion est engagée sur l’avenir du chèque comme moyen de paiement au Trésor public », a-t-elle annoncé aux syndicats lors d’une réunion, le 5 juillet. De nouveaux rendez-vous sont attendus à l’automne. La réflexion pourrait aboutir à fermer en 2027 le dernier centre de traitement des chèques par l’administration fiscale.

Un vrai changement d’époque. Le carnet de chèques a longtemps constitué un objet incontournable, l’outil de paiement privilégié des Français, pour les courses de tous les jours mais aussi pour les versements à l’Etat et aux collectivités.

Rien de plus simple pour payer les impôts, les contraventions, la cantine et les voyages scolaires, etc. « J’ai déjà essayé de payer mes impôts avec le sourire, ils préfèrent un chèque », lançait l’humoriste Jean Yanne (1933-2003).

C’en est fini. Les chèques représentent désormais moins de 3 % du nombre total de transactions en France, contre plus de 37 % en 2000. Comme partout en Europe, l’essor de la carte bancaire puis celui des applications mobiles telles que Lydia ont tout changé. Y compris pour le Trésor. En dix ans, le nombre de chèques encaissés par les recettes publiques a chuté de 72 %, pour tomber à 39 millions en 2024, selon les pointages de Bercy.

Le mouvement s’amplifie, avec un plongeon de 20 % entre les quatre premiers mois de 2024 et la même période de 2025. Seules 4,5 % des opérations réalisées au bénéfice du Trésor passent désormais par chèque, et environ 1 % des montants concernés.

A Bercy, beaucoup verraient d’un bon œil la disparition totale du chèque. Entre les vols et les falsifications, c’est le moyen de paiement qui présente le taux de fraude le plus élevé. Surtout, le traitement des derniers chèques coûte cher à l’administration.

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