JO 2024 : quand un espoir de médaille pour le Japon part en fumée

L’équipe japonaise de gymnastique n’a plus de capitaine. Ayant avoué avoir fumé et consommé de l’alcool, Shoko Miyata a renoncé à participer aux Jeux olympiques de Paris, où elle pouvait prétendre à une médaille. La décision a été annoncée le 19 juillet par la fédération japonaise de gymnastique (JGA), dont le président, Tadashi Fujita, a présenté ses excuses « du fond du cœur ».

L’affaire s’est jouée en quelques jours. Le 15 juillet, la JGA apprenait que Shoko Miyata, alors en période d’entraînement à Monaco, fumait et buvait. La gymnaste de 19 ans a reconnu les faits le lendemain. L’association lui a alors demandé de rentrer au Japon. Il est apparu que la gymnaste, par ailleurs étudiante à l’université Juntendo, avait fumé et consommé de l’alcool en juin et juillet, quand elle s’entraînait au Centre national du sport de Tokyo.

La loi japonaise interdit aux moins de 20 ans de fumer et de boire de l’alcool. Le code de conduite de la JGA est plus strict car le même interdit s’applique à tous les membres de l’équipe nationale, même s’ils ont plus de 20 ans, pendant les entraînements et compétitions. Ce même code oblige aussi à « montrer le bon exemple ».

L’entraîneur de Shoko Miyata, Mutsumi Harada, a reconnu l’imprudence de Shoko Miyata. Mais il a souligné le fardeau extrême qui pesait sur ses épaules pour atteindre le plus haut niveau. « Elle passait ses journées sous une pression énorme, a-t-il reconnu. J’espère que les gens le comprendront ».

Le retrait de la gymnaste a été salué par certains comme le quotidien sportif Sports Nippon, qui refuse toute compassion pour une capitaine qui a « ouvertement enfreint les règles ». D’autres la trouvent exagérée. Sur le réseau social X, Dai Tamesue, coureur de 400 mètres haies ayant participé à trois Jeux olympiques, a jugé la décision disproportionnée, « même si l’attitude de la gymnaste posait problème ». « J’aimerais savoir ce qui se cache derrière tout cela », a de son côté réagi Susumu Hara, responsable de l’athlétisme à l’université Aoyama Gakuin. « Est-ce lié au monde de la gymnastique, à l’université, à des relations ? S’agit-il vraiment d’un problème individuel ? ».

S’intéressant au problème de la pression sur les sportifs, le magazine Shukan Bunshun rappelle le choix de la gymnaste américaine Simone Biles, qui a renoncé aux finales individuelle et par équipes aux JO de Tokyo en 2021, invoquant sa santé mentale. Après avoir échoué à une décevante 7e place à ces mêmes jeux, le skateboardeur américain, Nyjah Huston, avait déclaré : « Je suis aussi un être humain. Quand je perds, il m’arrive de boire une bouteille d’alcool à l’hôtel. La santé mentale est importante ».

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