Une tour Eiffel décorée de cinq gigantesques anneaux olympiques, une Assemblée nationale devant laquelle trônent six Vénus de Milo colorées et sportives, une place de la Concorde transformée en un stade éphémère spectaculaire, la Grande Halle de La Villette métamorphosée en gigantesque Club France ou une place de l’Hôtel-de-Ville aménagée en immense terrasse festive : le Paris des Jeux olympiques (JO) commence à avoir fière allure, à trois jours de la cérémonie d’ouverture. L’événement planétaire à venir a profondément transfiguré la physionomie de certains des symboles touristiques de la capitale.
Les clôtures temporaires hérissées sur les quais de la Seine se feront vite oublier devant la majesté du spectacle que promettent ces installations. La place de la Concorde est désormais inaccessible aux voitures. Pour pénétrer le périmètre, il faut l’inévitable QR code limitatif. D’immenses gradins ont envahi l’esplanade pour encadrer le terrain de basket 3 × 3 et la piste de breakdance ainsi que le streetpark, sur lequel évolueront les skateurs ou les pilotes de BMX. Au milieu, les deux fontaines entourant l’obélisque continuent à lancer vigoureusement leurs jets d’eau. Il n’y a plus un bruit et on imagine aisément les clameurs des spectateurs les jours de match.
Du haut de la terrasse de l’hôtel de la Marine qui surplombe la place, la vue est impressionnante. Les guichets d’accueil en bois, décorés des couleurs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, sont prêts à gérer le flux des 37 000 spectateurs attendus ; les hauts des gradins arborent les drapeaux des pays en compétition. Sur la droite s’ouvrent les Champs-Elysées pavoisés et libérés de leur flot de voitures. A gauche, le jardin des Tuileries, aussi habillé de panneaux bigarrés (bleu, rose, jaune, vert d’eau) de Paris 2024, attend la vasque où brûlera la flamme olympique le temps de la durée des Jeux.
La perspective est tout aussi saisissante de l’esplanade du Trocadéro, également hérissée de barrières Vauban filtrant les passants. La circulation est coupée à 500 mètres et l’on entend autant les oiseaux que les interjections des touristes ébahis. Au loin, la « dame de fer » et la grande tache claire du stade de beach-volley du Champ-de-Mars, entouré des 12 800 sièges surmontés de drapeaux. Sous le regard, en contrebas du Palais de Chaillot, le Parc des champions : une longue piste, qui va voir défiler tous les soirs les athlètes médaillés, recouvre la fontaine de Varsovie comme les bassins. De part et d’autre, les tribunes se dressent de toute leur hauteur. Dans le dos, sur le fond du parvis, une tour massive va abriter les mille chaînes de télévision étrangères annoncées.