Si elle ne mettait pas un point d’honneur à s’exprimer en français, Juliette Landi dirait qu’elle a « des papillons dans le ventre » pour traduire – selon l’expression anglo-saxonne consacrée – le mélange de stress et d’impatience qui l’étreint. Samedi 27 juillet, au centre aquatique olympique (CAO) de Saint-Denis, la Franco-Américaine de 17 ans représentera la France en plongeon synchronisé (3 m) avec Naïs Gillet, 21 ans.
« Je suis prête, mais j’ai un peu peur parce que cette compète, chez nous, pour la première fois [le plongeon est discipline olympique depuis les Jeux olympiques de Saint-Louis (Etats-Unis) en 1904, et était au programme des Jeux de Paris 1924], avec tout le monde dans les gradins, c’est bizarre, dans le bon sens ! », s’enthousiasme l’adolescente avec son accent d’outre-Atlantique.
Son baptême olympique est d’autant plus singulier qu’elle n’était que remplaçante il y a trois mois, et qu’elle a retrouvé… ses parents en emménageant au village des athlètes.
Anciens internationaux français de gymnastique artistique, Cécile Canqueteau (huitième par équipes aux Jeux d’Atlanta en 1996) et Laurent Landi, installés aux Etats-Unis depuis 2003, entraînent en effet, au World Champions Centre de Spring (Texas), la moitié du contingent des gymnastes américaines superfavorites pour Paris 2024 : Simone Biles, Jordan Chiles et Joscelyn Roberson (remplaçante), ainsi que la Française Mélanie de Jesus dos Santos. Un quatuor de championnes que Juliette considère comme de grandes sœurs.
« Je les regardais tout le temps sur la télé, à Rio puis à Tokyo, et maintenant, je fais la même chose qu’elles, alors qu’en 2021, je ne faisais même pas encore de plongeon ! », s’amuse la jeune femme, née dans l’Oklahoma, élevée au Texas et licenciée au Red Star de Montreuil (Seine-Saint-Denis). « A 2 ans, je faisais du trampoline, puis après [j’ai fait] de la gym, et je rêvais faire les JO en gym pour la France, mais j’ai arrêté avec le Covid », raconte-t-elle.
Témoin de ses audacieuses acrobaties dans une piscine, une amie de sa mère lui suggère de s’essayer au plongeon olympique. En 2022, Juliette intègre, sans conviction, la Woodlands Diving Academy, dans la banlieue de Houston (Texas). Coïncidence ? L’ancien plongeur canadien Ken Armstrong, 70 ans, mentor de plusieurs champions olympiques, y officie.
Dès la fin de l’année, Juliette participe à ses premières compétitions internationales juniors. En 2023, elle est invitée aux rassemblements du collectif France. « Je n’avais jamais voyagé seule, alors je pleurais tout le temps et j’appelais mes parents tous les jours », s’amuse-t-elle.
