JO 2024 : A Cuba, la boxe fait sa révolution

On s’apostrophe, on plaisante, on se toise, au croisement des rues Cuba et Leonor-Perez, dans le quartier de Habana Vieja, le cœur historique de la capitale cubaine. Au va-et-vient incessant des bicitaxis et des vendeurs à la criée s’ajoute un joyeux attroupement, ce lundi de printemps. Accompagnés de leurs proches, de jeunes Cubains affluent vers le gymnase Rafael-Trejo – du nom d’un martyr de la révolution – pour un tournoi de boxe. A quelques mètres de là se dresse une autre salle, le complexe sportif Jesus-Montane-Oropesa, avec, là aussi, un ring central, indice supplémentaire de la popularité de ce sport à La Havane, et dans toute l’île caribéenne.

La façade ocre du gymnase, surmontée d’une enseigne en gants de boxe, donne sur un petit vestibule. Il faut s’y frayer un chemin jusqu’aux gradins, qui se font face de part et d’autre du ring en plein air, pour comprendre l’attachement de Cuba au noble art. Short rouge contre short bleu, les combats en trois rounds s’enchaînent sous un soleil écrasant. Les frappes manquent encore de précision, mais l’inspiration est déjà là pour cet art de l’esquive caractéristique de l’école cubaine. Venus de tout le pays, ces jeunes pugilistes espèrent, pour les plus prometteurs d’entre eux, rejoindre la Finca, le centre national où se prépare l’élite.

José Francisco Colmenares Ramos aimerait rejoindre ses rangs. « J’ai commencé la boxe à 7 ans, j’en ai aujourd’hui 13. Je suis actuellement à l’EIDE [Ecole d’initiation sportive, qui prépare les jeunes au sport de haut niveau] », explique le garçon filiforme, qui flotte dans son short satin. Comme tous ses camarades, il se verrait bien « champion du monde et champion olympique ». Mais, avant de rêver, il faut vivre : José Francisco ambitionne d’abord de disputer les Jeux nationaux, programmés les 13 et 14 août à La Havane, juste après les Jeux olympiques, et « devenir un bon athlète, pour aider [sa] mère, [ses] trois frères et [ses] deux sœurs ».

A Paris, les deux stars de la boxe que cette jeune génération cite en exemple n’ont pas eu le succès attendu. Le double champion olympique (chez les mi-lourds, puis chez les lourds), Julio Cesar La Cruz, a quitté le tournoi dès les huitièmes de finale ; l’autre double médaillé d’or olympique (chez les poids moyens, puis les mi-lourds), Arlen Lopez, est tombé en demi-finales. Mais un Cubain s’est tout de même illustré : Erislandy Alvarez Borges s’est adjugé la couronne olympique des moins de 63,5 kg aux dépens du Français Sofiane Oumiha.

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