Plus de 2,6 millions de ménages dans l’attente d’un logement social, un chiffre en hausse en 2024

Au premier semestre 2024, le nombre de ménages en attente d’un logement social s’élève à plus de 2,6 millions, soit une augmentation de 100 000 demandeurs par rapport à 2023, a annoncé mercredi 11 septembre Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat (USH).

Dans le détail, 1,8 million de ménages sont en attente d’un premier logement social et 870 000, déjà logés dans le parc existant, en attendent un nouveau. Pour Mme Cosse, cette demande de logement social « augmente partout ». « C’est le même phénomène que les années précédentes dans toutes les régions, et qui montre combien la question de l’accès à un logement abordable demeure très importante », a-t-elle commenté lors d’une conférence de presse.

Cette « dégradation dans l’accès au logement » s’accompagne d’une baisse du nombre d’agréments de nouveaux logements sociaux, a regretté Mme Cosse. Quelque 82 000 logements sociaux ont été construits cette année, contre 120 000 il y a cinq ans, avait-elle pointé la veille au micro de RTL.

L’ancien ministre du logement, Patrice Vergriete, avait annoncé en octobre 2023, en clôture du congrès HLM à Nantes, une enveloppe de 1,2 milliard d’euros sur trois ans, soit 400 millions d’euros par an, pour rénover le parc social.

« Le gouvernement démissionnaire n’a pas tenu ses engagements (…) Cette enveloppe a d’ores et déjà été gelée sans débat préalable en juillet par [le ministre de l’économie démissionnaire,] Bruno Le Maire, de plus de la moitié », a fustigé Mme Cosse. L’ancienne ministre du logement sous François Hollande a déploré que « le gouvernement [n’ait] pas été capable de tenir six mois sur un engagement qu’il a pris, qu’il a porté dans la loi de finances, c’est absolument inadmissible ».

Le gouvernement démissionnaire avait présenté au printemps un projet de loi sur le développement de l’offre de logements abordables qui prévoyait notamment une réforme de la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU) ou un durcissement des critères d’occupation des HLM. Le texte devait être débattu en séance publique au Sénat à compter du 18 juin, mais son examen a été suspendu en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le président de la République, Emmanuel Macron.

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