Radiographie des climatosceptiques : des Français plutôt de droite, âgés et opposés aux écolos

Cela s’apparente à un curieux paradoxe : alors que les catastrophes climatiques se multiplient, à l’instar des inondations qui ont dévasté le sud-est de l’Espagne mardi 29 et mercredi 30 octobre, le nombre de climatosceptiques ne cesse de progresser. En France, malgré les inondations, les canicules et les incendies à répétition, les propos qui sèment le doute sur l’origine ou l’existence même du réchauffement climatique prolifèrent sur les plateaux, sur les réseaux sociaux et dans les librairies.

« Le seul débat qu’il y a, c’est de savoir quelle est la part de la responsabilité humaine » dans le réchauffement climatique, affirmait ainsi la députée européenne d’extrême droite Marion Maréchal sur BFM-TV, le 25 octobre, tout en se défendant d’être climatosceptique. « Il y a toujours eu des changements climatiques. Il y avait des vignes en Angleterre à la fin du Moyen Age », argumentait le lendemain, sur CNews, Joseph Thouvenel, directeur de la rédaction de la revue trimestrielle Capital social, s’interrogeant sur « les cycles et les causes ». Mélangeant le climat et la météo – « ils n’arrivent pas à nous prévoir la météo pour dans quarante-huit heures… » –, il récusait lui aussi le consensus scientifique.

Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la synthèse la plus complète sur la question, attribue en réalité de manière irréfutable l’intégralité du réchauffement en cours aux activités humaines.

Pourtant, si les thèses climatosceptiques fleurissent ces dernières années, peu d’études se sont penchées sur le profil et les motivations de leurs auteurs en France. Dans une enquête publiée jeudi 31 octobre, l’ONG Parlons climat lève le voile sur ce groupe hétérogène qui représente plus d’un tiers de la population française. L’association, spécialisée dans la mobilisation de l’opinion sur la transition écologique, a passé au crible les principaux sondages publiés entre 2020 et 2023, notamment le baromètre de l’Agence de la transition écologique (Ademe), et a mené des entretiens au long avec vingt-quatre personnes identifiées comme climatosceptiques au sein d’un panel.

Les études d’opinion montrent toutes une augmentation du climatoscepticisme depuis 2020, défini comme la « réfutation ou mise en doute de l’existence du changement climatique, ou de l’impact des activités humaines comme cause principale de celui-ci ». Les sceptiques atteignent ainsi entre 35 % et 43 % des sondés en 2023, selon les différents baromètres, contre entre 20 % et 32 % en 2020.

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