Pour le géant suédois de la batterie électrique, qui espérait devenir un leader européen capable de concurrencer les Chinois et les Américains, mais qui avait cumulé les revers ces derniers mois, voyant ses dettes croître sans parvenir à trouver de nouveaux financements, il ne restait plus qu’une alternative : jeudi 21 novembre, en fin d’après-midi, Northvolt, qui dispose d’une activité très réduite aux Etats-Unis, a annoncé, dans un communiqué, s’être placée sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, afin de se restructurer à l’abri des demandes de ses créanciers.
« Cette étape décisive va permettre à Northvolt de poursuivre sa mission d’établir une base industrielle européenne pour la production de batteries », assure Tom Johnstone, le président intérimaire du conseil d’administration de la compagnie. Dans le communiqué, la société précise que la procédure américaine va l’autoriser à « restructurer sa dette », tout en « adaptant son activité aux besoins actuels de ses clients » et en « s’assurant une base durable pour la poursuite de ses activités ».
« L’entreprise continuera à effectuer des livraisons à ses clients, tout en remplissant ses obligations envers ses principaux fournisseurs et en payant les salaires de ses employés », précise le communiqué, tout en soulignant qu’aucun des deux projets de giga-usines en Allemagne et au Canada n’est concerné par la procédure.
Dans le cadre de cette procédure offerte par la loi américaine, Northvolt va avoir accès à un ensemble de garanties d’un montant de 145 millions de dollars, soit l’équivalent de 1,6 milliard de couronnes suédoises. En outre, le géant du transport routier suédois Scania, l’un des clients actuels du groupe, s’est engagé à lui verser l’équivalent de 1,1 milliard de couronnes suédoises sous forme de prêts. « Nous faisons cela pour soutenir la production à Skelleftea [la giga-usine au nord de la Suède] », a expliqué Erik Bratthall, porte-parole de Scania, au quotidien économique Dagens Industri.
Le 6 novembre, le PDG de la compagnie, Peter Carlsson, avait estimé que Northvolt avait besoin de 10 milliards de couronnes, pour pouvoir maintenir ses activités à flot en 2025. Depuis sa création en 2016, la petite start-up, devenue une entreprise employant 6 000 salariés dans le monde, a réussi à lever 13,8 milliards d’euros, auprès notamment des constructeurs Volkswagen (son principal actionnaire), BMW, Scania et Volvo.